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La dernière chance de Ferrari ?

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Après le catastrophique Grand Prix de Singapour de Ferrari il y a 15 jours (13e place de Massa, abandon de Räikkönen), la pression est clairement sur la Scuderia alors que l'épreuve japonaise, sur le circuit du Mont Fuji, s'annonce ce week-end. Le Britannique Lewis Hamilton (McLaren) compte en effet sept points d'avance sur le Brésilien (84 contre 77) et pourrait mettre une main sur le titre au Japon.

«Comme je l'ai dit à Singapour, juste après la course en nocturne, notre objectif au Japon et lors des deux courses suivantes sera de marquer le plus de points possible, a expliqué Stefano Domenicali, le directeur de Ferrari. Ce n'est qu'une simple déclaration, mais c'est aussi un objectif difficile à atteindre. Nous avons cependant le potentiel pour y arriver et nous y croyons.» Si ce n'est pas de la Méthode Coué, ça y ressemble fortement. Car en effet, à part l'espoir et la volonté, que reste-t-il donc à l'écurie italienne pour croire encore au titre pilotes, pour Felipe Massa (Kimi Räikkönen, avec 57 points, est lui hors-course), et au titre constructeurs (McLaren a 135 points, Ferrari 134) ?

«Tout dépend de quel côté vous regardez : sept points, ça peut être beaucoup et peu à la fois, confirmait toujours dans le même état d'esprit Felipe Massa cette semaine. Imaginez que ce qu'il s'est passé à Singapour, où j'ai perdu six points d'un coup, arrive dans l'autre sens... Le plus important est que nous possédons une très bonne voiture. Si ce n'était pas le cas, je n'aurais quasiment aucune chance. Nous avons les moyens de devancer nos adversaires. A nous de le faire et de continuer à penser positif.»

Hamilton plus fort que jamais

Certes, sept points, c'est peu et beaucoup. Et Kimi Räikkönen, qui comptait la saison dernière lui aussi sept points de retard sur Hamilton, mais à une course de la fin, avant de s'imposer au Brésil et d'être sacré champion du monde, est bien placé pour en parler. De plus, il est indéniable que le Brésilien a effectué de gros progrès cette année et démontré qu'il était un champion du monde potentiel : ses cinq victoires, contre quatre à Hamilton, en sont le plus probant exemple. Mais, en ces temps de crise financière, s'il fallait investir sur l'un des deux pilotes, ce serait sûrement le Britannique qui attirerait le plus de fonds.

Le pilote McLaren ne le cesse de le répéter, il a appris de ses erreurs. L'an passé, trop fougueux, il avait perdu des points à trop vouloir ne pas en perdre. Au point de laisser le titre à Räikkönen. «Je me sens différent cette année. Je suis dans une position de force comparé à l'an dernier, a précisé le Britannique. J'étais encore un peu jeune et tellement excité par le fait que je venais d'arriver en Formule 1. J'étais en tête du championnat mais je ne comprenais pas vraiment l'importance de la situation. J'ai grandi, franchi un palier dans ma vie privée et je suis aussi un pilote plus mature. Aujourd'hui, je me sens beaucoup plus fort, tant dans ma tête que physiquement. A cette période l'an dernier j'étais complètement épuisé. Nous ne sommes pas là pour finir second, nous sommes là pour gagner. Mais le plus important est de finir dans les points.»

Alonso peut-il bisser ?

De plus, le leader du Championnat aime le circuit du Mont-Fuji, qui accueille le Grand Prix du Japon depuis 2007. L'an dernier, sous le déluge, alors que la voiture de sécurité avait neutralisé le premier tiers de la course, il s'était imposé, devant... son coéquipier actuel, le Finlandais Heikki Kovalainen, alors chez Renault. L'écurie française, justement, aimerait bien répéter son exploit singapourien. Fernando Alonso, qui a déclaré jeudi qu'il annoncerait sa destination 2009 à la fin de la saison, après le Grand Prix du Brésil, arrive forcément en pleine confiance au Japon : «Après notre victoire à Singapour, toute l'équipe est motivée pour revivre ces sensations le plus vite possible. Nous devons rester concentré et essayer de rééditer notre niveau de performance pour nous battre aux avant-postes.» Mais l'Espagnol est également conscient des limites actuelles de Renault : «Je reste réaliste et il sera compliqué de rivaliser avec McLaren et Ferrari. Nous ferons notre maximum pour marquer autant de points que possible, la lutte pour la quatrième place aux Championnat des constructeurs reste très serrée (Renault a 51 points, Toyota 46).»

Avec cette lutte à plusieurs étages, et sur un circuit pourvu de la plus longue ligne droite de la saison, presque 1,5 km, qui devrait autoriser pas mal de dépassements, le Grand Prix du Japon promet beaucoup, d'autant plus que la pluie pourrait s'inviter à la fête. Finalement, le seul point noir de cette course est son horaire, 6h30 dimanche matin... - F. B.